Marchés publics au Maroc : guide pour les entreprises Françaises

8 septembre 2025 Sébastien Kvot

Les marchés publics au Maroc connaissent une réelle révolution avec l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Plus de 150 milliards de dirhams d’investissements sont programmés, créant des opportunités pour les entreprises françaises 🏆.

Cependant, répondre aux marchés publics au Maroc ne s’improvise pas ⚽ ! Encore faut-il maîtriser la réglementation en vigueur, savoir quels documents constituer et identifier les pièges à éviter. C’est justement l’objectif de ce guide pratique.

Cet article s’adresse à celles et ceux qui souhaitent répondre concrètement aux appels d’offres marocains. En effet, vous découvrirez comment procéder étape par étape : depuis l’analyse du cadre légal jusqu’à la constitution de votre dossier. Vous apprendrez également à quoi faire attention dans les documents de consultation, quelles pièces administratives fournir et comment éviter les erreurs.

Découvrons ensemble la méthode pour réussir sur les marchés publics au Maroc 🇲🇦.

Chantier au Maroc - appel d'offres

Nouveau cadre réglementaire 2025

Le paysage des marchés publics au Maroc a connu une transformation majeure avec l’entrée en vigueur du décret n°2-22-431 qui modernise entièrement les procédures.

Les évolutions du décret 2022-431

Le nouveau décret fait évoluer les marchés publics au Maroc en abandonnant le système du « moins-disant ». Désormais, les administrations marocaines privilégient le « mieux-disant », c’est-à-dire l’offre combinant qualité technique et prix compétitif 📊. Ainsi, l’administration Marocaine se calque d’autant plus au système Français 🇫🇷.

Cette évolution signifie que votre expertise technique peut désormais compenser un prix légèrement supérieur.

La dématérialisation devient également obligatoire pour tous les appels d’offres. Ainsi, vous devez impérativement soumettre vos offres via la plateforme électronique officielle. Enfin, le décret renforce drastiquement les obligations de transparence. En effet, chaque décision d’attribution doit être motivée par écrit, ce qui protège mieux les candidats contre l’arbitraire.

Institutions clés de la commande publique

La Trésorerie Générale du Royaume (TGR) : pilote le portail national marches publics gov. Cette plateforme centralise désormais tous les avis d’appels d’offres du pays. Vous y trouverez donc l’intégralité des opportunités disponibles 🎯.

La Commission Nationale de la Commande Publique (CNCP) : traite les recours gracieux des candidats évincés. Cette instance indépendante examine les contestations dans un délai de 5 jours ouvrables.

L’Observatoire marocain des commandes publiques : analyse les performances du système d’attribution. Créé en 2023, il publie des statistiques précieuses sur les secteurs porteurs et les taux de réussite.

Ces institutions garantissent ainsi un cadre plus équitable pour les marchés publics au Maroc.

Comparaison avec le système français

Le cadre marocain présente de nombreuses similitudes avec le code français des marchés publics. Ainsi, vous retrouvez les mêmes types de procédures : appel d’offres ouvert, restreint et marché négocié.

La préférence nationale

En droit marocain, depuis la modification du décret n° 2-12-349 par le décret n° 2-19-69 (24 mai 2019) et repris dans le nouveau décret n° 2-22-431 de 2022, la préférence nationale est obligatoire dans les marchés publics de travaux et d’études liées aux travaux. Concrètement cela veut dire :

  • Lors de l’évaluation des offres financières, les prix proposés par des entreprises étrangères (ou la part d’un groupement réalisée par un étranger) sont majorés fictivement de 15 % pour la comparaison avec les offres locales.
  • Cette majoration n’est pas payée : elle sert uniquement à l’analyse comparative des prix pour le classement.
  • Exception : pour les projets supérieurs à 100 millions de dirhams, on applique 15 % sur la première tranche de 100 MDH, puis 7,5 % sur la partie au-delà.
  • Atténuation possible : si vous êtes en groupement mixte avec une entreprise marocaine, la majoration ne s’applique qu’à la part du marché réalisée par la partie étrangère.
On voit dès lors que la constitution de Groupement Momentané d’Entreprises (GME) avec des entreprises locales peuvent s’avérer utiles !

Langue utilisée dans les marchés publics Marocain

La langue française domine largement les marchés publics au Maroc, contrairement à d’autres pays africains. En effet, tous les dossiers de consultation sont rédigés en français, ce qui facilite votre participation 🇫🇷.

Les délais de préparation restent similaires au système français : généralement 30 à 45 jours selon la complexité. Toutefois, respecter scrupuleusement ces échéances s’avère encore plus crucial au Maroc.

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Opportunités sectorielles prioritaires

Certains secteurs des marchés publics au Maroc offrent des perspectives particulièrement attractives pour les entreprises françaises spécialisées dans ces domaines d’activité.

BTP et infrastructures : le secteur roi

Le secteur du BTP représente 60% des marchés publics au Maroc, soit un volume annuel de 108 milliards de dirhams. Cette dominance s’explique par les besoins massifs d’infrastructures du royaume, amplifiés par la préparation de la Coupe du Monde 2030 🚧.

Les projets phares incluent la construction d’autoroutes, le développement du logement social et l’édification d’équipements publics. Par ailleurs, les programmes de modernisation urbaine génèrent des appels d’offres récurrents dans toutes les régions.

Les maîtres d’ouvrage marocains recherchent particulièrement l’expertise française en génie civil et construction durable. En effet, votre savoir-faire en éco-construction et normes environnementales constitue un avantage concurrentiel décisif.

Énergies renouvelables et développement durable

Le plan national énergétique 2030 vise 52% d’énergies renouvelables dans le mix électrique marocain. Cette ambition génère des appels d’offres au Maroc réguliers pour des parcs solaires, éoliens et des projets d’efficacité énergétique 🌱. Les montants moyens oscillent entre 50 et 500 millions de dirhams par projet. Néanmoins, certaines méga-installations dépassent le milliard de dirhams, comme les extensions du complexe solaire de Ouarzazate.

L’expertise française jouit d’une reconnaissance particulière dans ce secteur stratégique. En effet, des entreprises comme EDF Renewables ou Engie ont déjà remporté plusieurs contrats majeurs au royaume. Les opportunités couvrent également la gestion des déchets, le traitement de l’eau et les smart grids. Par conséquent, les entreprises spécialisées en technologies propres trouvent un terrain favorable sur les marchés publics au Maroc.

Numérique et modernisation de l’État

Le programme « Maroc Digital 2030 » mobilise 13 milliards de dirhams pour digitaliser l’administration. Cette transformation numérique crée des opportunités dans l’e-gouvernement, les systèmes d’information et la cybersécurité 💻. Les appels d’offres portent sur des plateformes de dématérialisation, des solutions de gestion documentaire et des systèmes de paiement électronique. Ainsi, les entreprises françaises du numérique peuvent capitaliser sur leur expertise reconnue.

La cybersécurité devient également prioritaire avec la multiplication des cyberattaques. En effet, l’Agence de Développement du Digital lance régulièrement des consultations pour sécuriser les infrastructures critiques.

Transport et mobilité urbaine

Les extensions de tramway dans les grandes villes marocaines génèrent des contrats pluriannuels substantiels. Casablanca, Rabat et prochainement Marrakech développent leurs réseaux de transport en commun moderne 🚊. Les systèmes de transport intelligents représentent aussi une niche porteuse. Par ailleurs, la signalisation routière et les équipements de sécurité routière font l’objet d’appels d’offres réguliers.

L’expertise française en transport ferroviaire s’avère particulièrement recherchée. En effet, le succès de la LGV Al Boraq renforce la confiance des autorités marocaines envers les technologies françaises.

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Mode d’emploi pour répondre à un appel d’offres Marocain

Répondre efficacement aux marchés publics au Maroc nécessite de maîtriser un processus en 6 étapes clés que tout candidat doit absolument connaître.

Recherche et veille des appels d’offres

Le portail officiel marches publics gov constitue votre point d’entrée privilégié. Cette plateforme centralise tous les marchés publics au Maroc et permet de paramétrer des alertes sectorielles personnalisées 🔍.

Créez impérativement un compte utilisateur pour accéder aux fonctionnalités avancées. Ainsi, vous recevrez automatiquement les notifications des nouveaux appels d’offres correspondant à vos critères.

Les sources complémentaires incluent les sites institutionnels des ministères et la presse économique marocaine. Cependant, le portail national reste la référence absolue pour les appels d’offres au Maroc.

Analyse du dossier de consultation

Téléchargez systématiquement l’intégralité des documents disponibles : règlement de consultation, cahier des charges, bordereau des prix et plans techniques. Cette documentation complète conditionne la qualité de votre réponse. Elle vous permettra en effet d’avoir une connaissance parfait des attentes acheteurs.

Identifiez immédiatement les points de vigilance dans le règlement de consultation. Par ailleurs, vérifiez scrupuleusement les critères d’admissibilité, les seuils de chiffre d’affaires exigés et les références minimales requises.

Les critères d’évaluation et leur pondération déterminent votre stratégie de réponse. Ainsi, privilégiez le prix sur l’aspect technique si celui-ci pèse 70% de la notation finale.

La compréhension parfaite du besoin exprimé différencie les candidatures gagnantes des autres. En effet, les marchés publics au Maroc récompensent les offres les mieux adaptées aux spécificités locales 📋.

Constitution du dossier administratif

Les pièces obligatoires pour les entreprises françaises incluent les statuts, l’extrait Kbis récent et les attestations fiscales et sociales. Ces documents doivent dater de moins de trois mois au moment du dépôt. Le Maroc impose que les documents étrangers soient présentés en français et légalement certifiés.

Le Maroc impose également une garantie bancaire à joindre à son offre (généralement entre 1 et 3% du montant estimé du marché). L’objectif étant d’éviter les offres fantaisistes…

Constituez un dossier type réutilisable contenant vos documents standards traduits. Cette préparation vous fera gagner un temps précieux sur les marchés publics au Maroc futurs.

Rédaction de l’offre technique

Le mémoire technique doit démontrer votre compréhension du projet et votre capacité à l’exécuter. Structurez-le clairement en fonction des critères d’avaluation définis dans le règlement de la consultation. On suite les mêmes règles / méthodes que pour répondre à un appel d’offre Français 🇫🇷.

Valorisez votre adaptation au contexte marocain : approvisionnements locaux, respect des contraintes climatiques et conformité aux normes en vigueur. Ces éléments rassurent les évaluateurs sur votre préparation. Évitez les erreurs fréquentes comme les références inadaptées ou les moyens surdimensionnés. En effet, l’adéquation parfaite entre vos propositions et les besoins exprimés prime sur la surenchère technique.

Les annexes (plans, photos de réalisations, CV détaillés) enrichissent votre mémoire sans l’alourdir. Ainsi, chaque document joint doit apporter une valeur ajoutée à votre démonstration 🎯.

Marchés publics au Maroc

Proposition financière

Le calcul des prix en dirhams marocains élimine le risque de change pour l’acheteur public. Utilisez le taux de change officiel Bank Al-Maghrib du jour de remise pour vos conversions. La gestion du risque de change nécessite une couverture bancaire si vous calculez vos coûts en euros. Par ailleurs, intégrez une marge de sécurité pour compenser les fluctuations potentielles.

L’optimisation face à la concurrence locale passe par l’analyse des prix du marché marocain. Cependant, ne sacrifiez jamais votre marge technique au profit d’un prix cassé qui compromettrait l’exécution.

Enfin, n’oubliez pas la règle relative à la préférence nationale majorant votre offre de 15% ! Ajustez votre stratégie tarifaire en conséquence. Donc, compensez cet handicap par une proposition technique particulièrement attractive sur les marchés publics au Maroc.

Dépôt et suivi

La procédure de soumission électronique exige une signature numérique reconnue au Maroc. Anticipez l’obtention de ce certificat qui peut nécessiter plusieurs semaines de délai. Respectez impérativement les délais de dépôt : toute offre arrivée après l’heure limite est automatiquement rejetée. Par conséquent, finalisez votre envoi au moins 24 heures avant l’échéance ⏰.

Le suivi post-remise inclut la participation à la séance d’ouverture des plis et la réponse aux éventuelles demandes de clarification. Restez disponible durant toute la période d’évaluation.

Stratégies pour les entreprises françaises

Pour maximiser vos chances sur les marchés publics au Maroc, vous devez disposer d’atouts spécifiques à exploiter intelligemment face à la concurrence locale et internationale.

Maîtriser la préférence nationale

La préférence nationale majore automatiquement votre offre de 15% lors de l’évaluation financière. Cette règle s’applique obligatoirement à tous les marchés publics au Maroc de travaux et d’études techniques associées 📈. Le calcul exact porte sur la première tranche de 100 millions de dirhams à 15%, puis 7,5% au-delà. Ainsi, pour un marché de 200 millions de dirhams, la majoration totale atteint 22,5 millions de dirhams.

Compensez cet handicap en optimisant drastiquement vos coûts ou en proposant une valeur technique exceptionnelle. En effet, une note technique supérieure peut largement compenser la pénalité financière. Cette majoration ne s’applique pas aux projets financés par des bailleurs internationaux comme la Banque Mondiale. Par conséquent, ciblez prioritairement ces appels d’offres au Maroc pour échapper à cette contrainte.

Partenariats locaux : quand et comment ?

Le groupement avec une entreprise marocaine réduit proportionnellement l’impact de la préférence nationale. Si votre partenaire local exécute 40% du marché, la majoration ne porte que sur vos 60% restants. Sélectionnez votre partenaire selon des critères objectifs : qualification BTP adaptée, références similaires récentes et santé financière vérifiée. Évitez les entreprises en difficulté qui compromettraient l’exécution 🤝.

La négociation de la répartition des tâches doit équilibrer expertise technique et connaissance locale. Ainsi, conservez la maîtrise des aspects techniques complexes tout en déléguant la logistique locale.

La formalisation juridique s’effectue par convention de groupement momentané signée avant le dépôt d’offre. Cette approche facilite grandement votre accès aux marchés publics au Maroc de grande envergure.

Valoriser l’expertise française

L’excellence technique française jouit d’une reconnaissance établie au Maroc, particulièrement dans l’ingénierie et les technologies de pointe. Capitalisez sur cette réputation en mettant en avant vos certifications et labels qualité.

Les secteurs où l’expertise française prime incluent les transports ferroviaires, l’énergie nucléaire civile et les technologies environnementales. Ces domaines offrent un avantage concurrentiel naturel face aux autres nationalités. Mettez en avant vos références sur des projets similaires en France ou à l’international. Par ailleurs, valorisez les formations de vos équipes dans des écoles d’ingénieurs françaises reconnues au Maroc.

Ensemble de bâtiments modernes aux formes originales et palmiers dans la marina de Casablanca, reflet des appels d’offres innovants.

Certifications et qualifications

Le système de qualification BTP marocain classe les entreprises par spécialité et capacité financière. Cette qualification conditionne l’accès aux marchés publics au Maroc au-delà de certains seuils. Les entreprises étrangères sans filiale locale ne peuvent obtenir directement cette qualification. Ainsi, le partenariat avec une société marocaine qualifiée devient indispensable pour les gros marchés de travaux.

Les agréments sectoriels spécifiques concernent l’électricité, les télécommunications et la sécurité. Vérifiez systématiquement dans le dossier de consultation si de tels agréments sont exigés pour votre domaine d’activité 📋. Les procédures d’équivalence permettent parfois de faire reconnaître vos diplômes et certifications françaises. Cependant, ces démarches s’avèrent longues et complexes pour une candidature ponctuelle.

Optimiser votre stratégie tarifaire

L’analyse des prix du marché marocain révèle souvent des écarts significatifs avec les tarifs français. Adaptez votre grille tarifaire en étudiant les coûts locaux de main-d’œuvre et matériaux.

L’association avec un partenaire local permet d’accéder à des coûts de production plus compétitifs. Par conséquent, négociez finement la répartition pour optimiser le prix global de votre groupement.

La mise en concurrence des fournisseurs locaux génère des économies substantielles sur les marchés publics au Maroc. Ainsi, prospectez plusieurs sources d’approvisionnement avant de figer vos prix 💰.

Intégrez une marge de manœuvre pour absorber les aléas d’exécution spécifiques au contexte marocain. Cette précaution évite les dérapages financiers qui compromettraient votre rentabilité.

Conclusion sur les marchés publics au Maroc

Les marchés publics au Maroc offrent aujourd’hui des perspectives exceptionnelles aux entreprises françaises qui sauront s’adapter aux spécificités locales. Avec 180 milliards de dirhams d’opportunités annuelles, amplifiées par les 150 milliards supplémentaires de la Coupe du Monde 2030, le potentiel de développement est considérable 🏆.

Ce guide vous a dévoilé les clés du succès : maîtrise du nouveau cadre réglementaire, identification des secteurs porteurs et stratégies pour contourner intelligemment la préférence nationale. En effet, ces éléments constituent le socle indispensable pour transformer vos ambitions en contrats.

Commencez dès maintenant votre veille sur le portail officiel et identifiez vos premiers appels d’offres cibles. La course aux contrats du Mondial 2030 a déjà commencé 🚀.

Prochainement, nous réaliserons un article de fond concernant les différentes étapes de réponses à un appel d’offres Marocain 🇲🇦.

Si vous souhaitez vous implenter sur les marchés publics au Maroc et que vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter !

FAQ : Les marchés publics au Maroc

Toutes les réponses à vos questions

Une PME française peut-elle candidater seule ?

Absolument ! Aucune obligation légale n’impose de s’associer à une entreprise marocaine pour répondre aux marchés publics au Maroc. Cependant, la préférence nationale pénalise votre offre de 15% 🎯.

Cette majoration rend la concurrence plus difficile face aux entreprises locales. Par ailleurs, certains marchés de travaux exigent une qualification BTP marocaine que vous ne pouvez obtenir sans implantation locale.

Le partenariat devient donc souvent indispensable en pratique, même s’il n’est pas juridiquement obligatoire. En effet, il permet de contourner ces obstacles tout en bénéficiant de l’expertise locale.

Quels sont les délais moyens de paiement ?

La loi marocaine impose désormais un délai maximum de 90 jours pour le règlement des factures publiques. Cette réglementation récente améliore significativement la trésorerie des fournisseurs de l’État.

Les collectivités locales respectent généralement des délais de 60 à 75 jours en pratique. Néanmoins, anticipez ces décalages de trésorerie dans votre plan de financement initial.

Les acomptes sur avancement facilitent le financement des marchés publics au Maroc de longue durée. Ainsi, négociez systématiquement cette modalité pour les projets dépassant 6 mois d’exécution 💰.

Comment gérer la barrière linguistique ?

Le français domine largement les appels d’offres au Maroc, ce qui facilite grandement votre participation. Tous les dossiers de consultation sont rédigés en français et votre offre doit l’être également.

L’arabe classique peut apparaître dans certains documents administratifs locaux. Cependant, une traduction française accompagne systématiquement ces pièces dans les marchés publics.

Votre équipe sur place doit maîtriser l’arabe dialectal pour communiquer efficacement avec les ouvriers et riverains. Par conséquent, privilégiez un chef de projet bilingue ou un partenaire local 🗣️.

Garantie à première demande et sous-traitance : qui paie ?

Le titulaire principal du marché reste responsable de la fourniture de la garantie à première demande marché public. Cependant, il peut répercuter ce coût sur ses sous-traitants via les contrats de sous-traitance.

En pratique, la répartition dépend de la négociation entre les parties. Certains titulaires incluent le coût de la garantie dans leur marge globale. D’autres facturent proportionnellement chaque sous-traitant selon sa part du marché.

Par ailleurs, si plus de 95% du marché est sous-traité, le Code impose la substitution obligatoire d’une garantie à la retenue. Cette règle protège les sous-traitants contre l’immobilisation excessive de trésorerie. 🤝

Faut-il créer une filiale au Maroc ?

La création d’une filiale n’est pas obligatoire pour candidater aux marchés publics au Maroc. Vous pouvez soumissionner depuis la France avec votre structure juridique existante.

En cas d’attribution, l’administration peut exiger la désignation d’un représentant légal domicilié au Maroc. Cette formalité évite de créer immédiatement une entité locale.

La filiale devient pertinente si vous remportez plusieurs contrats consécutifs. En effet, elle facilite alors la gestion administrative, fiscale et sociale de vos activités marocaines.

Quels financements pour les cautions ?

Votre banque française peut émettre les cautions exigées par les marchés publics au Maroc, sous réserve d’acceptation par l’administration marocaine. Vérifiez cette compatibilité avant de candidater.

Les cautions représentent généralement 1% à 3% du montant pour la garantie provisoire, puis 5% à 10% pour la garantie définitive. Ces montants peuvent impacter significativement votre trésorerie 💳.

Bpifrance propose des solutions de cautionnement spécifiques à l’export qui allègent vos besoins en garanties bancaires. Ainsi, explorez ces dispositifs d’accompagnement avant de mobiliser vos fonds propres.

Comment fonctionne exactement la préférence nationale ?

La préférence nationale majore automatiquement l’offre des entreprises étrangères de 15% sur la première tranche de 100 millions de dirhams, puis 7,5% au-delà. Cette règle s’applique obligatoirement aux marchés publics au Maroc de travaux et d’études.

Pour un marché de 50 millions de dirhams, votre offre de 45 millions sera évaluée à 51,75 millions (45 + 15%). Ainsi, une entreprise marocaine proposant 50 millions l’emportera malgré un prix supérieur.

Dans un groupement mixte, la majoration ne s’applique qu’à la part étrangère. Si vous exécutez 60% du marché avec un partenaire marocain (40%), seuls vos 60% subissent la pénalité 📊.

Cette préférence ne joue pas sur les projets financés par des bailleurs internationaux (Banque Mondiale, UE). Par conséquent, ces appels d’offres au Maroc offrent une concurrence équitable.

Est-il obligatoire d’avoir un partenaire local marocain ?

Non, pas obligatoirement, sauf mention contraire dans le dossier (rare, sauf certains PPP). Une entreprise étrangère peut soumissionner seule. Cependant, s’agissant d’un marché de travaux, il lui sera pratiquement indispensable de satisfaire aux certifications marocaines (qualification BTP) ou de disposer de moyens locaux. C’est pourquoi dans les faits la plupart des sociétés étrangères choisissent un partenaire local soit en cotraitance (groupement) soit en sous-traitance. Ce n’est pas une contrainte légale, mais une stratégie pour renforcer son offre.

Pour des marchés de fournitures ou services spécialisés, il est plus courant de voir des étrangers candidater seuls, en recrutant éventuellement du personnel local une fois le marché gagné.

Quelles sont les critères les plus souvent utilisés pour sélectionner l’attributaire ?

De manière générale, le prix reste un critère central, mais de plus en plus couplé à des critères techniques. La formule couramment employée dans les marchés publics marocains est le “mieux-disant” : un mix entre note technique (qualité de l’offre, méthodologie, références de l’équipe…) et note financière.

Par exemple, pour un marché de travaux, on peut avoir 70% pour la valeur technique et 30% pour le prix. Dans ce cas, l’administration attribuera un score à votre mémoire technique (souvent sur 100 points) en fonction de grilles d’évaluation prédéfinies (organisation, expérience du personnel, matériel proposé, etc.), puis un score financier basé sur l’écart par rapport à l’offre la moins-disante (ex : formule de proportionalité).

L’offre ayant le total technique + financier le plus élevé l’emporte. Sur des marchés simples (fournitures standardisées, prestation courante), il arrive que seul le prix compte à condition que les spécifications minimales soient remplies – c’est alors le moins-disant pur.

Les critères développement durable (ex : mesures environnementales) commencent aussi à apparaître comme sous-critères qualitatifs. Enfin, la capacité financière du soumissionnaire (chiffre d’affaires suffisant) et ses références similaires sont des critères de sélection lors de l’examen des candidatures, mais ne discriminent plus au stade final si l’offre est jugée recevable.

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